Accident dans la rue : il est important de connaître ses droits

Accident dans la rue, accident de la vie : découvrez vos droits

Un accident dans la rue est si vite arrivé ! Lorsqu’il survient chez soi, on se tourne vers son assurance. Mais lorsque c’est dans la rue, vers quelle assurance se tourner ? Que faire ? Petit inventaire des différents cas et des réactions à avoir.

Un accident dans la rue : vers quelle assurance se tourner ?

En cas d’accidents en dehors de chez soi dont vous n’êtes pas responsable, le principe fondamental, c’est le lieu où cela s’est passé. Vous glissez devant un magasin dont l’employé vient de mouiller le trottoir ? C’est l’assurance du propriétaire du magasin qui doit intervenir. Vous tombez dans un autobus dont le chauffeur a freiné trop brusquement, c’est l’assurance de la direction de l’autobus. Un accident sur une voie départementale, c’est l’assurance du département. Bref, le principe est assez simple, c’est l’assurance du causeur de l’accident qui est payeuse.

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Lorsque vous êtes tombé dans un bus, parce que le chauffeur a freiné trop violemment vous devez d’abord prendre contact avec votre assureur qui se tournera vers l’assurance de l’entreprise. Il vous faudra également démontrer que cette chute est la cause d’un préjudice. 

Dans ce cas, rassemblez des preuves : demandez à des personnes de témoigner, prenez des photos…


Si vous n’êtes pas hospitalisé, demandez un certificat à votre médecin qui attestera que vos blessures sont bien dues à votre chute.

Conservez toutes les factures de vos soins.

Protection juridique ou garantie défense-recours ?

Dans certaines situations, vous devrez faire appel à votre protection juridique ou à la garantie défense recours. Dans quels cas ?

Si la responsabilité de chacun n’est pas clairement définie, c’est la garantie défense-recours qu’on fait intervenir.

« Lorsque les conditions de responsabilités de chacun ne sont pas clairement définies lors de la survenance d’un sinistre c’est la garantie défense-recours qui entre en jeu (…) La particularité de cette garantie repose sur le fait qu’elle ne peut pas être dissociée de la notion de responsabilité civile. Autrement dit, elle est donc actionnée automatiquement pour les actions en justice ou recours à l’amiable, visant à déterminer l’auteur du dommage qui sera tenu d’indemniser la victime au titre de sa responsabilité civile. (…) cette garantie est plafonnée dans la limite de ce que couvre le contrat souscrit par l’assuré. ».

La responsabilité de l’assuré est mise en cause, c’est la protection juridique qui prend le relais. L’assurance protection juridique « consiste à faire bénéficier l’assuré des moyens nécessaires à la défense de sa cause, s’il se retrouve au centre d’un quelconque litige ».

Assurance  « individuelle accidents » ou « garantie des accidents de la vie »

Si vous vous êtes blessé tout seul ou que le responsable n’a pas été identifié (pensez aussi que le responsable peut être un animal), c’est votre assurance  « garantie des accidents de la vie » ou assurance « individuelle accidents » qui doit prendre en charge les frais de cet accident.

« La garantie accidents de la vie (GAV) sert à protéger l’assuré, et éventuellement sa famille, des conséquences des accidents de la vie quotidienne. L’assureur indemnise la victime si le responsable de l’accident n’est pas identifié ou s’il en est lui-même le responsable. Les contrats proposés par les assureurs diffèrent, certains éléments de la garantie peuvent être déjà couverts par d’autres assurances (sécurité sociale, complémentaire santé, carte bancaire…).

Elle couvre les dommages corporels liés aux :
– accidents domestiques (brûlure, chute, bricolage, jardinage, intoxication…),
– accidents survenus dans le cadre de loisirs (sport, voyage…),
– catastrophes naturelles (tempête, avalanche, tremblement de terre…) ou technologiques (effondrement d’un magasin, par exemple),
– accidents médicaux,
– agressions ou attentats. »

L’assurance individuelle accidents, « vous couvre contre tous les dommages corporels dont vous êtes victime. Que votre responsabilité soit engagée ou qu’il n’y ait aucun tiers identifié. (…) Elle est souscrite par l’assuré pour son compte personnel ou celui de sa famille afin de compenser, (…) les conséquences financières qu’un accident dont lui ou un membre de sa famille serait victime. Elle n’est pas obligatoire mais fortement recommandée. Une assurance individuelle accident vous garantit à vous ou à vos ayants droit le paiement des indemnités dans le cas où vous serez victime d’un accident corporel, tant au cours de votre vie professionnelle qu’en dehors de celle-ci ».

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Et si le responsable n’est pas assuré ?

Prenons le cas d’une personne qui sort de chez elle à pieds. C’est hiver, il a neigé, les trottoirs sont glissants. Cette personne tombe devant la porte de son voisin et se casse une jambe. Qui est responsable ? Dans ce cas, il existe deux possibilités. 

Tout d’abord, « la municipalité n’a pas exigé, par arrêté municipal, le déneigement (…). C’est la commune qui se charge du déneigement de la voie publique. En cas d’accident, la victime (passant, copropriétaire…) peut engager la responsabilité de la commune ».

Second cas, « il existe un arrêté municipal [qui vous oblige à déneiger devant chez vous] et les mesures prescrites par arrêté municipal n’ont pas été prises, la victime peut engager la responsabilité :
– du locataire ou du propriétaire si le trottoir jouxte une maison individuelle ;
– du syndicat des copropriétaires et/ou du syndic de copropriété si le trottoir jouxte un immeuble en copropriété (5) ».

Les accidents de la route

Rappelons quelques chiffres : en 2017, 73 384 personnes ont été blessées par un accident de la route. 27 732 de ces personnes ont dû être hospitalisées parmi lesquelles une sur dix gardera des séquelles lourdes. 

Situation simple : vous êtes renversé par une voiture. Le chauffeur s’est arrêté, il est assuré. Tout va bien dans le meilleur des mondes ! C’est l’assurance du chauffeur qui vous indemnise.

Situation compliquée : le chauffeur ne s’arrête pas. Que se passe-t-il ? En premier lieu, demandez aux témoins ce qu’ils ont vu et surtout leurs coordonnées. Eux seuls pourront soutenir que vous avez été victime d’un accident. Ensuite, allez porter plainte au commissariat et demandez si des caméras de surveillance peuvent montrer la plaque d’immatriculation du conducteur.

Si personne n’a vu l’accident, lancez un appel à témoin avec des affichettes dans le quartier et pensez aux réseaux sociaux.

Dernier recours

Si votre chauffard n’est pas retrouvé ou si le responsable n’est pas assuré, vous pouvez faire un recours auprès du Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO).

Le FGAO indemnise les victimes d’accident de la circulation quand le responsable n’est pas identifié, quand il n’est pas assuré ou quand son assureur est insolvable. Selon ce Fonds, on estime qu’entre 370000 et 750000 personnes roulent aujourd’hui sans contrat d’assurance. Les chauffards non assurés, quand on les retrouve, peuvent avoir une note très élevée à payer, jusqu’à plusieurs millions d’euros.

Qui saisit ce fonds ?

C’est l’assurance de la victime qui saisit généralement le FGAO. À défaut, la victime de l’accident ou ses ayants droits peuvent le saisir.

Dans quels délais le saisir ?

 Un an au maximum pour déposer un dossier à la FGAO si le responsable est connu. Si le responsable est inconnu, le FGAO peut être saisi dans un délai de 3 ans après l’accident.

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Sources

Notre Temps,
Service public,
Sécurité routière,
Le comparateur assurance,
Service public,
Le comparateur assurance,
Le Figaro.